Une troisième en classe affaires

En troisième au collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, tous ont suivi cette année l’option Découverte professionnelle (appelée DP3), une ouverture vers le monde de l’entreprise avec des visites de terrain, des rencontres… Mais eux ont eu droit à un dispositif particulier, mis en place par l’association Entreprise et Progrès qui réunit des chefs d’entreprise voulant «s’impliquer dans la cité». Chaque jeudi matin durant trois heures, les quinze collégiens de la DP3 ont travaillé à monter un projet de création d’entreprise. Et avec leurs tuteurs d’Entreprise et Progrès, ça a été du sérieux : étude de marché, compte prévisionnel…

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Une troisième en classe affaires

par Véronique Soulé, Libération

 

Pendant un an, des collègiens de Clichy-sous-Bois ont bénéficié de l’expérience d’ex-patrons pour mener trois projets : une casquette audio, une maison des métiers et un parc d’attractions. Des études de marché à la prospection de fournisseurs en Chine, «Libération» a suivi leur parcours.

Ils se sont mis sur leur trente et un. Les filles sont juchées sur de hauts talons, jupes noires moulantes et corsages blancs, plus maquillées qu’à l’habitude. A côté, les garçons semblent un peu ballots, comme souvent à cet âge. Les timides, qui se font moquer par les filles, ont sorti le costume avec la chemise boutonnée jusqu’au cou. Les rouleurs de mécaniques prennent la pose, fiers de leurs baskets et de leurs blousons dernier cri.

En troisième au collège Louise-Michel de Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, tous ont suivi cette année l’option Découverte professionnelle (appelée DP3), une ouverture vers le monde de l’entreprise avec des visites de terrain, des rencontres… Mais eux ont eu droit à un dispositif particulier, mis en place par l’association Entreprise et Progrès qui réunit des chefs d’entreprise voulant «s’impliquer dans la cité». Chaque jeudi matin durant trois heures, les quinze collégiens de la DP3 ont travaillé à monter un projet de création d’entreprise. Et avec leurs tuteurs d’Entreprise et Progrès, ça a été du sérieux : étude de marché, compte prévisionnel…

Ce 5 juin, c’est un peu leur heure de gloire. A la Maison des jeunes de Clichy-sous-Bois, les DP3 doivent présenter en public leurs projets. Le matin, ils ont encore répété. Il s’agit d’être synchro avec les PowerPoint qui vont défiler, de laisser à chacun son tour de parole… Le président d’Entreprise et Progrès s’est déplacé en personne : Denis Terrien, patron du groupe 3 Suisses international. Deux représentants de la communauté d’agglomérations Clichy-Montfermeil ont déjà pris place dans le public, bloc-notes à la main.

«Nous, ce qu’on veut faire, c’est une casquette avec un casque audio intégré au design d’une Snapback [casquette très à la mode, ndlr]. Comme ça, on peut écouter de la musique en se promenant.» Allan présente l’un des trois projets de la classe, celui de la casquette RKAM – pour Ritchy, Kevin, Allan et Mody, les quatre collégiens qui y ont participé. «Alors, les atouts, il y en a trois, poursuit-il, ça n’existe pas, c’est très esthétique et c’est du deux en un.» Il passe ensuite aux «freins»«C’est très lié à la mode et il faut voir l’intérêt des magasins.» «Et maintenant, je passe la parole à mon collègue Ritchy», conclut-il, pas mécontent de voir comment les autres, qui rigolent dans son dos, vont se débrouiller.

Ritchy enchaîne sur «la cible» du produit – «les étudiants, les jeunes travailleurs» – et sur la zone géographique visée dans un premier temps – «la zone 4 [du RER] et d’abord la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne». Après, si ça marche, rien n’interdit de viser le monde…

Chacun s’est réparti les rôles, comme dans une vraie start-up. A Kevin, qui a le contact facile, le commercial. A Allan, méthodique et bon en maths, la finance et l’administration. A Ritchy, la politique d’achats – c’est lui par exemple qui ira en Chine prospecter les fournisseurs. Enfin, à Mody, le tchatcheur, l’animation dans les magasins pour vanter la casquette RKAM.

Le deuxième groupe – quatre filles – a bossé sur un centre de découverte pratique des métiers, dans une ville qui manque de services, notamment à l’adresse des jeunes. Safia explique qu’il y aura six salles : «Les pôles qui intéresseront le plus seront la mode, la justice et le commerce.»Principal atout du projet, des professionnels viendront eux-mêmes présenter leur métier. Stéphanie vante ensuite l’effort fait sur le prix : «Dix euros la séance, et 70 euros si on en prend dix, soit trois gratuites.»

Le troisième groupe est le seul mixte – quatre filles et deux garçons. Leur projet est de loin le plus ambitieux : créer un parc d’attractions. Les tuteurs ont d’ailleurs un peu tiqué au début. N’est-ce pas trop utopique de vouloir concurrencer Disneyland ou le parc Astérix ? Mais les collégiens ont insisté. «Il y aura des restaurants, des magasins et des WC», commence Yacine. Le parc Adventure World mise sur 200 000 visiteurs la première année, à raison de 30 euros l’entrée, et sur 600 000 en vitesse de croisière. Mais, pour attirer autant de monde, il faut acheter de superbes attractions qui peuvent atteindre le million d’euros. «Le défi principal sera de trouver les fonds de départ, conclut Aminata, il faudra chercher des investisseurs et aussi voir les pouvoirs publics. On pourrait leur dire qu’il y a des emplois de jeunes à la clé.»

Assis au premier rang, Denis Terrien sourit à certaines naïvetés, fait préciser des points et applaudit chaleureusement chaque prestation. «Vous m’avez étonné par la richesse de vos présentations», lance-t-il à la fin. Pressé de repartir, il saute le buffet Coca-cacahuètes. Et prend quelques minutes pour expliquer les buts de son association : «Il faut rapprocher le monde de l’entreprise de l’école, le démystifier. Les jeunes qui vivent ici travailleront chez nous et sont nos clients. Nous devons les connaître, sentir leurs attentes, ils ne doivent pas avoir peur de l’entreprise.»

Pour comprendre comment on en est arrivé là – la casquette RKAM, la maison des métiers et le parc d’attractions -, il faut remonter sept mois plus tôt, au tout début du dispositif.

7 novembre 2013

Les tuteurs sont accueillis à la machine à café

La classe de DP3 est quasiment au complet, hormis les inévitables retardataires qui ont du mal à se lever pour 8 h 30… Les travaux de construction du nouveau collège tout proche ont déjà commencé. Le bruit des marteaux-piqueurs monte dans les classes. Les vitres sont devenues opaques sous la couche de poussière. A la rentrée, le collège tout décati, dans le quartier du Chêne pointu, la cité où démarrèrent les émeutes de 2005, va emménager dans des locaux flambant neufs, tout en bois et en matériaux écologiques. Le conseil général a vu grand. Il y aura même une piscine qui servira à toute la ville, qui en était démunie. En attendant, les cours se déroulent au rythme du chantier.

Derrière tout ça, il y a l’espoir que le collège-ghetto améliore son image. Il est fui par les familles qui peuvent s’offrir le privé – en particulier les élèves d’un quartier pavillonnaire limitrophe du Raincy, qui y sont affectés et désertent massivement. Du coup, il scolarise quasi exclusivement les enfants du Chêne pointu, issus à 86% de catégories défavorisées.

Hervé Gourio, le responsable du dispositif d’Entreprise et Progrès, est arrivé ce matin avec un peu d’avance, accompagné de François Bejui, l’un des tuteurs qui va intervenir au collège tout au long de l’année. Le premier a fini sa carrière comme patron de Carlson Wagonlit. Egalement jeune retraité, le second a dirigé la filiale de Sodexo en Afrique australe, avant de devenir patron de la branche internet de Geodis.

Les deux enseignants en charge de la DP3 les ont accueillis à la machine à café du collège, en face de la salle des profs aux peintures écaillées. Professeur de français, Sébastien Marguet se définit comme un militant libertaire. Il enseigne depuis 1999 dans ce collège difficile qui accumule les labels – ZEP, ZUS, Eclair, Prévention violence, etc. Alors qu’il aurait pu demander une mutation, il a choisi d’y rester. «C’est là que mon travail prend tout son sens, dit-il, et que l’on peut expérimenter des choses intéressantes.» A ses côtés, Christophe Noullez, jeune prof de technologie, partage ce goût de l’innovation, face à un public socialement défavorisé, mais aussi curieux et ouvert.

Dans la classe, Sébastien Marguet a fait enlever ici un manteau, là une casquette, et demandé à un élève avachi de se redresser… Dans l’ensemble, les collégiens sont attentifs. De niveaux scolaires très divers, ils ont choisi cette option pour découvrir des métiers, et entendre parler de concret à l’école. «Il y a trois chances sur quatre pour que vous travailliez plus tard dans une entreprise comme salariés ou petits patrons, commence Hervé Gourio. Or, pour vous, c’est un monde mystérieux. Nous allons vous aider à créer des entreprises virtuelles et à raisonner en termes économiques.»

«Je prends un type qui vient vendre du miel au marché de Clichy-sous-Bois, complète François Béjui. La première fois, il ne va pas en vendre plus de deux ou trois pots. Pourtant, il aura dû venir avec son matériel, installer une table, des tréteaux…» S’imaginer en patrons ? Beaucoup paraissent sceptiques. «Mais non, réfléchissez : parmi les anciens du collège, vous en connaissez, intervient Sébastien Marguet, qui vit non loin et connaît l’établissement comme sa poche. Il y a en a un qui a ouvert un café internet, un autre une salle de sports, un autre encore a repris le garage de son père et veut le moderniser avec l’informatique. Ayez de l’imagination, osez !»

19 décembre

25 idées : téléphone rasoir, pantalon réversible…

C’est le grand jour, on doit décider des trois projets qui vont être retenus. Les élèves ont dressé une liste de 25 idées avec leurs professeurs – un téléphone rasoir, un portable rechargeable à l’énergie solaire, des chaussures qui changent de couleur, un pantalon réversible (un côté pour faire du sport, l’autre pour le quotidien), un fauteuil roulant qui monte les escaliers, un parc d’attractions, un centre commercial… Ils vont débattre de ceux qui paraissent les plus réalisables.

Patrice Henault se présente. Absent la fois précédente, il est le deuxième tuteur. Il intervient dans le dispositif depuis sa création il y a cinq ans. Ancien directeur général de Lucent France, il vit la plupart du temps dans sa maison de Normandie. Il revient régulièrement à Paris, où il a un appartement, en particulier pour ces séances. Un véritable accro… Son acolyte François Bejui est, lui, entre Paris et la Bretagne. C’est surtout un amoureux des voyages lointains. Au pied des tours du Chêne pointu, le collège Louise-Michel est à mille lieues de leur univers. Pourtant, lorsqu’ils débarquent dans la petite loge décrépite du gardien, ils semblent un peu chez eux.

Dans la voiture venant de Paris, les deux tuteurs se sont entendus sur le déroulé de la séance. «Il n’y a pas de temps à perdre, explique Patrice Henault, les élèves ont dû avancer sur leurs idées avec leurs professeurs. Si on veut être prêts fin mai, avec des projets qui tiennent la route, il faut attaquer le marketing et lancer l’étude de marché».

Exit le portable solaire et le fauteuil roulant

«Vous savez ce qu’est un marché ?» commence Sébastien Marguet. «C’est quand on a besoin d’acheter quelque chose», suggère un élève, «ou quand on en a envie», ajoute un autre. «Mais, il faut que les gens puissent payer», remarque un troisième… Patrice Henault les félicite : «En effet, il faut qu’un marché soit solvable.» François Bejui complète : «Attention, si on parle marché, il faut des concurrents.»

Dans la classe, un drôle de théâtre est en train de se jouer. Chacun assume un rôle, entre le prof libertaire qui glisse des petites phrases – «l’an dernier, certains élèves avaient proposé une coopérative, sans chef» –, les ex-patrons convaincus des vertus de la libre entreprise, et les collégiens, quasiment tous issus de l’immigration, qui jonglent avec leurs propres expériences, glanent de nouveaux mots, découvrent des raisonnements qu’ils n’avaient jamais entendus auparavant.

Hussein, une ombre de moustache au-dessus des lèvres, défend le pantalon réversible : «Pratique pour quand on fait du sport !» Mais il doit assez vite battre en retraite. «Quand tu joues au foot, tu transpires,souligne François Bejui, et après, ça n’est pas très agréable d’utiliser un pantalon retourné.»

Stéphanie a, elle, proposé «un kit de vaccins de base à envoyer en Afrique dans une petite glacière». Belle idée, soulignent les tuteurs, mais les organisations humanitaires le font déjà. Et ils rappellent les règles de base d’une entreprise. Patrice : «Va-t-on gagner de l’argent ? On n’est pas une association.» François : «Dans la vie d’une société, si vous n’avez pas de clients, c’est zéro.» On vérifie sur Internet que plusieurs autres projets n’existent pas déjà. Exit le portable à l’énergie solaire et le fauteuil roulant.

Les derniers projets en lice sont mis au vote. La classe qui s’était un peu dissipée retrouve son sérieux. Le décompte, incertain, est suivi de près. L’emportent la casquette avec casque intégré, la maison des métiers et le parc d’attractions. Trois groupes se forment.

6 février 2014

Eplucher les questionnaires

Kevin est venu, mais ce matin, ça lui coûte. Il s’est adossé au radiateur, les paupières lourdes. François Bejui, qui a pris en charge le groupe de la casquette, le rappelle à l’ordre plusieurs fois : «Kevin, tiens-toi droit !» A un moment, il tente même une feinte : «Kevin, c’est ton entreprise, si ça réussit, l’argent ira dans ta poche !» Mais rien n’y fait. Il le laisse s’assoupir, la tête entre les bras posés sur le bureau. «Vous allez dépouiller les questionnaires que vous avez réalisés, commence Sébastien Marguet, vous allez faire à la fois des maths et de l’économie…» Pour sonder le marché, les collégiens ont interrogé des gens autour d’eux et rempli des fiches – avec des colonnes par âge, par sexe, avec des fourchettes de prix, etc.

Les deux enseignants ont un rôle clé dans le dispositif. Ce sont eux qui, entre les visites mensuelles des tuteurs, font travailler les élèves. «Ça ne marche pas si les profs ne sont pas impliqués, souligne Hervé Gourio. Dans ce cas, lorsque nous revenons, il faut tout recommencer. Et nous n’en avons pas les moyens. C’est déjà un gros investissement.» A Louise-Michel, la situation est, selon lui, «idéale, avec deux profs qui se complètent parfaitement».

«49 hommes sur 83, ça fait combien de pour cent ?»

Patrice Henault chapeaute le groupe parc d’attractions. «A la fin de la séance, il faudra qu’on ait défini notre offre, c’est-à-dire qu’on devra savoir où le parc va être installé, quels publics vont venir, ce qu’on va proposer.» Les garçons voudraient des attractions autour du thème de Super Mario. Les filles font la moue. L’une d’elles propose un grand huit en forme de 93. Mais il faut d’abord procéder aux dépouillements. Et calculer des pourcentages. «Sur 83 réponses, vous avez 49 hommes. Cela fait combien de pour cent ?» interroge le tuteur. Autour de la table, on tâtonne. Excepté Yacine qui prend sa calculette et fait une division : «59% !» Maintenant, on cerne les âges les plus intéressés : les 11-20 ans arrivent largement en tête.

Les deux profs encadrent le groupe centre de découverte des métiers. Safia insiste pour inclure une salle de restaurant. Christophe Nollez l’avertit qu’il faut une licence et que cela complique singulièrement le projet. Safia, déçue, se range à son avis. Elle se serait bien vue faire la cuisine lors d’un atelier Métiers de bouche, puis vendre ses plats.

Les quatre du groupe casquette cherchent des leaders d’opinion qui pourraient lancer leur produit. «Matuidi, du PSG», lance un fan. «Teddy Riner»«Kaaris plutôt que Booba». Plus près, on trouve un champion de taekwondo dans le collège.

Durant le trajet du retour, François Bejui, qui revient des Malouines, raconte cet archipel du bout du monde, où Margaret Thatcher envoya ses frégates bouter les Argentins, avec des soldats britanniques perdus sur leurs îles désertes, et des moutons à perte de vue.

6 mars

Petit rappel sur le Sénat avant le brevet

Comme à chaque fois, les tuteurs ont rendez-vous pour partir en voiture place de la Bastille, à 7 h 20. Pas question d’être en retard. Ils arrivent même souvent les premiers au collège. Suit le parcours rituel. Un passage par la loge du gardien pour signer le grand cahier des entrées, un bref arrêt devant la machine à café – rapide, car la pièce est si étroite qu’on ne peut discuter sans gêner le passage -, puis l’arrivée dans la salle de cours. A l’approche du printemps, les marteaux-piqueurs se sont tus. Les ouvriers sont passés aux finitions. Le nouveau collège prend forme. Les projets des élèves aussi. Avant de commencer, les tuteurs évoquent une possible présentation au Sénat à Paris, comme l’an dernier.

Le prof de français en profite pour faire une petite leçon d’éducation civique. «Je me le permets d’autant plus que le brevet approche»,précise Sébastien Marguet qui enchaîne : «Qu’est-ce que le Sénat ? A quoi ça sert ? Comment sont élus les sénateurs ?» Les connaissances sont approximatives. «Ils font les lois comme les députés», hasarde enfin une voix… Le prof pousse l’avantage : «Et connaissez-vous les deux autres pouvoirs en France ?» «Le pouvoir exécutif», clame Allan. Pour le judiciaire, ce sera plus laborieux.

D’après Sébastien Marguet et Christophe Nollez, c’est l’un des principaux intérêts de ce dispositif : faire se croiser des disciplines habituellement cloisonnées. «Il y a aussi le travail collectif autour de projets qui est intéressant pour nos élèves et l’ouverture sur le monde du travail», ajoute le prof de français.

Chaque groupe doit achever ses comptes prévisionnels, annoncent les tuteurs. A ce moment-là, la porte de la salle s’ouvre et un élève est poussé vers l’intérieur, tête baissée. Il vient de se faire virer du cours de physique en face. Il a un devoir à faire et va s’asseoir, l’air renfrogné. On n’entendra pas le son de sa voix.

Le groupe de la casquette a avancé. Il est arrivé à un prix de vente de 120 euros pour assurer l’équilibre des comptes. Mais tout n’est pas résolu. Pour aller faire fabriquer en Chine, comment payer le fournisseur au début, lorsqu’on n’a encore rien vendu ? François Bejui explique qu’il faut faire signer un contrat de commandes à Decathlon, puis emprunter auprès d’une banque.

Dernière séance avant la finale publique

«De voir des gens comme eux, ça nous change», commentent des élèves interrogés à l’issue de la séance, pas du tout découragés par l’austérité du sujet. «On apprend des choses, le marché, l’offre», «on apprend aussi comment se tenir», ajoute une collégienne qui pense à la prochaine répétition, avec le micro.

Il ne reste plus qu’une séance de travail avant la finale, publique.

En franchissant les palissades qui entourent le collège, les tuteurs se livrent à un petit bilan. «Je me sens plus utile à faire du bénévolat dans le 93 que dans le XVIe», confie François Bejui. Hervé Gourio célèbre, lui, «les racines humanistes» d’Entreprise et Progrès, laboratoire d’idées créé par Antoine Riboud et François Dalle dans l’après-68. Derrière eux, les nouveaux bâtiments commencent à avoir de l’allure. A la rentrée, Louise-Michel sera un tout autre collège, au moins en apparence.

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