Des sénateurs bientôt stagiaires en entreprise

Plusieurs dizaines de parlementaires ont répondu favorablement à l’invitation du think tank Entreprise et Progrès qui leur proposait de venir passer une semaine en immersion aux côtés de dirigeants d’entreprise.

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Des sénateurs bientôt stagiaires en entreprise

Par Amaury Bucco, Le Figaro 

 

Contrairement aux idées reçues, les stages en entreprise ne sont pas réserves qu’aux étudiants Même les sénateurs vont bientôt pouvoir revêtir le bleu de travail de l’ouvrier ou le costume cravate du cadre pour voir comment c’est dans la vraie vie Le Sénat a en effet signe il y a un mois, avec CCI France, la structure qui chapeaute les chambres de commerce et d’industrie tricolores, une convention permettant à ses parlementaires de devenir stagiaires en entreprise.

L’idée n’est pas nouvelle. « Des stages étaient déjà organisés par le passé », note Elisabeth Lamure, sénatrice LR du Rhône et présidente de la délégation aux entreprises, a l’origine de l’initiative. A l’époque, elle avait d’ailleurs atterri chez le géant pétrolier Total : « Je m’étais même fait héliporter sur une plateforme pétrolière au beau milieu de l’océan, en Norvège», se souvient-elle. L’Assemblée nationale n’est pas en reste, puisque 70 députes ont également pu, en 2014, grâce a un partenariat conclu avec l’association Entreprise et Progrès, passer quelques jours en entreprise.

Douze candidats en un mois

« Les stages se font dans les deux sens, précise toutefois Elisabeth Lamure Les chefs d’entreprise ayant accepté de recevoir un élu pourront a leur tour découvrir le Senat » Et ce, pendant une journée pour mieux comprendre les rouages du Palais du Luxembourg
Autre particularité du partenariat développe les stages se dérouleront à partir de septembre au sein de TPE-PME avec un fort ancrage local Les sénateurs resteront entre 2 et 5 jours dans l’entreprise du secteur et de la taille de leur choix
Une période d’immersion courte, mais suffisante pour Jerôme Pardigon, le directeur institutionnel de CCI France « Il s’agit plus d’un stage de perfectionnement que de découverte. Il permettra d’approfondir des domaines précis, comme les normes administratives, les problématiques d’achat ou marketing », justifie-t-il

Pour éviter tout conflit d’intérêts, les sénateurs ont trois règles à respecter choisir une entreprise en dehors de leur circonscription , faire leur stage au moins un an avant le renouvellement de leur mandat, et effectuer une déclaration de connaissance de l’entreprise avant tout débat qui pourrait la concerner.

L’opération est déjà un succès. Pas moins de 12 sénateurs se sont portés candidats en un mois. Et ce, alors que la moitié de l’hémicycle ne peut pas postuler, à cause du renouvellement a venir en septembre Annick Billon, sénatrice UDI de Vendée, est l’une de ces candidats « Je veux voir comment a évolué le monde de l’entreprise depuis, avec le virage du numérique », explique ainsi cette ancienne directrice commerciale chez Kodak. Pour Daniel Laurent, sénateur LR de Charente-Maritime, la démarche est similaire : « Mon objectif est de comprendre le fonctionnement d’autres filières économiques, aux problématiques différentes », indique cet ancien chef d’entreprise du secteur des transports.

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