Femmes dirigeantes : où en sont les entreprises françaises ?
L’entreprise ne peut aujourd’hui nier son rôle social et l’impact de ses activités, de son fonctionnement, de son management, sur l’ensemble de la société. C’est ainsi en son sein que se jouent beaucoup de combats sociaux, et notamment les problématiques autour de l’égalité femmes-hommes. Cela passe par la question des inégalités salariales bien sûr mais […]
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L’entreprise ne peut aujourd’hui nier son rôle social et l’impact de ses activités, de son fonctionnement, de son management, sur l’ensemble de la société. C’est ainsi en son sein que se jouent beaucoup de combats sociaux, et notamment les problématiques autour de l’égalité femmes-hommes. Cela passe par la question des inégalités salariales bien sûr mais également de la parité, comme le taux de femmes dirigeantes. C’est ce sujet que nous souhaitons évoquer aujourd’hui.
De plus en plus de femmes aux postes de direction, mais des chiffres à nuancer
Un peu moins d’un tiers des entreprises de l’indice boursier SBF 120 comptent actuellement 30 % de femmes à des postes de direction, selon le cabinet de conseil Heidrick & Struggles. Un pourcentage qui correspond d’ores-et-déjà au quota de représentation fixé à l’horizon 2027 par la loi Rixain votée en décembre. Il semblerait ainsi que la place des femmes dans les postes à responsabilité soit en nette progression. Une étude du Financial Times en 2021 mettait à ce titre en lumière l’engagement des entreprises sur ce sujet. 57 % des répondants affirmaient ainsi que leurs organisations s’étaient positionnées sur davantage d’actions en faveur de la parité au cours des dix dernières années.
Mais si l’on regarde de plus près, il est important de noter que près de deux tiers des femmes présentes dans les comités exécutifs occupent des postes fonctionnels tels que les ressources humaines, les finances, le juridique, les achats ou encore la communication. Tandis que les fonctions opérationnelles, comme les directions générales, commerciales, etc. ne sont occupées qu’à 14 % par des femmes. D’ailleurs, celles-ci sont très peu nombreuses à occuper des postes de PDG dans des sociétés cotées.
Le faible taux de femmes aux postes opérationnels et les inégalités salariales peuvent aujourd’hui s’expliquer par le fait que certains secteurs sont encore très genrés. C’est le cas des milieux de l’aide à domicile et du nettoyage, dont les emplois sont plus souvent exercés par des femmes. Tandis qu’elles sont très peu représentées dans les secteurs de la Tech, du gaming, ou encore de la supply chain. Et ces inégalités touchent également le milieu des startups. 88 % du montant total levé par les start-up en 2021 a été capté par des équipes fondatrices 100 % masculines car souvent tournées vers la tech.
Des inégalités qui peuvent coûter cher
Au-delà du risque réputationnel évident qui plâne sur les entreprises qui ne s’engagent pas sur une politique plus égalitaire, il semblerait également que ces problématiques reviennent chers à l’ensemble de la société. La Fondation des Femmes, dans son étude, estime ainsi entre 102 et 118 milliards d’euros par an le coût des inégalités femmes-hommes de façon générale dans la mesure où elles peuvent entraîner des violences conjugales, des comportements virils, des inégalités professionnelles, etc. dont les coûts s’additionnent rapidement.
L’impact positif de la féminisation des comités exécutifs
La féminisation (lente mais certaine) des comités exécutifs se traduit par de nombreux impacts positifs pour l’entreprise. Au-delà du risque réputationnel que ce type d’engagements permet de réduire, la bonne prise en compte des enjeux sociaux qui se jouent aujourd’hui par les entreprises, notamment l’égalité femmes-hommes, apporte un avantage concurrentiel non négligeable et permet de développer sa marque employeur. De plus en plus, les jeunes talents sont sensibles à ces problématiques et ne souhaitent pas rejoindre une entreprise qui ne présente pas des engagements exemplaires sur la question de l’égalité femme-homme.
Autre impact non négligeable : l’augmentation du nombre de femmes au sein des comités exécutifs semble également favoriser la mise en place d’une meilleure stratégie RSE, mais assure également une meilleure rentabilité à l’entreprise, selon une étude de l’Observatoire Skema.
En prenant à bras-le-corps la question de l’égalité femmes-hommes, l’entreprise s’engage sur la voie d’un progrès au service du bien commun, un progrès social qui ruisselle sur la société et permet de faire avancer cette cause au delà de la sphère de l’entreprise.
Nous profitons de cet article pour saluer les femmes membres d’Entreprise et Progrès : Béatrice Dewandre – BD Partners, Sylvie Borias – Bel, Laurence Peyraut – Danone, Agnès Rambaud Paquin – Des Enjeux Et Des Hommes, Aline Jacquet-Duval – Jacquet Duval Avocats, Christine Durroux – Kea Partners, Albane Liger Belair – KPMG, Isabelle Lescanne – ODET, Jacqueline Eli-Namer – Oudart Gestion, Nathalie Rigaut – Steelcase, Marion Darrieutort – The Arcane, Sandra Tchadjiane – VYV
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