Jean-Michel Salvator

Directeur général adjoint et directeur de la rédaction de BFM Business.

Le jeudi 11 décembre, Entreprise et Progrès a reçu Jean-Michel Salvator, Directeur général adjoint et directeur de la rédaction de BFM Business.

Jean-Michel Salvator a longuement conversé avec les membres présents de la situation actuelle de la presse écrite en France. Voici une synthèse de ses propos.

La diffusion des quotidiens et des hebdomadaires (vente au numéro) est en chute libre, et ce depuis un certain temps. Cette crise est provoquée par l’utilisation d’internet comme outil d’information principal, au détriment de la presse papier traditionnelle. Cette progression spectaculaire d’internet comme « nouveau média qui déstabilise l’ensemble du secteur» s’est encore accélérée depuis que l’audience est passée du fixe (ordinateur) au mobile (tablette, Iphone…). Le basculement date de 2014.

La révolution numérique va de pair avec une baisse de la qualité des informations délivrées; tant en ligne que dans la presse papier. Nous assistons à un « rétrécissement du nombre de journaux de qualité », et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la presse en ligne est moins rémunératrice. La publicité sur Internet ne compense pas celle qui disparaît sur le papier. De ce fait, les frais de fonctionnement des rédactions sont en baisse. Ainsi, les salaires des journalistes déclinent, les délais octroyés à l’investigation et à la rédaction sont réduits… Il y a 10 ans, un hebdomadaire estimé actuellement à 10 millions d’euros en valait 200.

Ensuite, dans un monde d’immédiateté, l’information doit être délivrée dans l’instant. De ce fait, – et ceci est particulièrement le cas des contenus sur la toile – les articles sont rédigés sans nuance, dans des délais extrêmement courts et « tout le monde copie tout le monde ». Les scoops ne durent que quelques minutes, ils sont immédiatement tweetés et retweetés. Concernant les règles de rédaction pour la presse papier et les sites web, l’article est ligne est moins structuré et demande moins de préparation qu’un article de presse papier.

La révolution numérique s’est déroulée en deux temps. D’abord ce sont les textes qui sont passés du papier à internet. Ensuite, sur Internet, la vidéo a supplanté les textes. C’est « la révolution dans la révolution ».

 

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