Comment bâtir sa stratégie à impact en s’inspirant des nouvelles entreprises Impact Natives ?

La notion d’impact imprègne aujourd’hui l’ensemble des strates de l’entreprise. Plus que jamais scrutée par l’ensemble des acteurs de la société, l’entreprise n’a pas d’autre choix que de transformer son modèle afin de rejoindre elle aussi le mouvement vers un meilleur progrès social, économique et environnemental.  Pour satisfaire cette quête d’impact, de nouvelles formes d’entreprises […]

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La notion d’impact imprègne aujourd’hui l’ensemble des strates de l’entreprise. Plus que jamais scrutée par l’ensemble des acteurs de la société, l’entreprise n’a pas d’autre choix que de transformer son modèle afin de rejoindre elle aussi le mouvement vers un meilleur progrès social, économique et environnemental. 

Pour satisfaire cette quête d’impact, de nouvelles formes d’entreprises ont vu le jour avec un but : associer pérennité économique et recherche de progrès. Structures issues de l’économie sociale et solidaire, start-up innovantes ou benefit corporations, ces nouvelles entités “impact natives” bousculent les façons de faire du business en intégrant à chaque étape des stratégies innovantes d’anticipation, de gestion et de multiplication de l’impact. 

Comment ce modèle peut-il inspirer les entreprises de l’économie classique pour, elles-aussi, transformer leurs organisations et impacter positivement la société ? Comment bâtir une stratégie à impact en reprenant les codes des entreprises impact natives ? Comment faire collaborer les grandes entreprises avec les impact natives ? Peut-on devenir une entreprise à impact rentable ? 

Afin de répondre à ces questions, retour sur le quatrième atelier du chantier impact d’Entreprise et Progrès : “Comment bâtir sa stratégie à impact en s’inspirant des nouvelles entreprises Impact Natives ?”, avec Adrienne Horel-Pagès, directrice de l’engagement citoyen de La Banque Postale, et Vincent Ricordeau, co-fondateur et CEO de Kisskissbankbank & Co. 

Le chantier “L’impact en actes, pour maximiser l’impact positif de son entreprise et passer de l’intention à l’action” est présidé par Sylvie Borias, CSR et Corporate Communication Director du Groupe Bel et vice-présidente d’Entreprise et Progrès, Vincent Perrotin, Directeur RSE et Secrétaire du Comité des parties prenantes de la FDJ, avec le soutien de Christine Durroux, senior partner chez Kea & Partners et vice-présidente d’Entreprise et Progrès, en partenariat avec le Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D).

Entreprises impact natives, de quoi parle-t-on exactement ? 

Du cœur de métier à la finance en passant par la gouvernance, la recherche de l’impact est partout et joue un rôle déterminant dans l’évolution d’une organisation. De plus en plus, les entreprises prennent conscience des problèmes liés au système économique actuel. Entreprises et citoyens sont nombreux à souhaiter porter une autre vision du monde. Au-delà de la prise de conscience des enjeux de transition, il s’agit pour ces acteurs de se positionner sur la recherche de solutions aux problèmes sociaux et environnementaux existants. C’est ainsi que l’on voit émerger des entrepreneurs à impact pour penser ces solutions. 

L’entreprise impact native base son business model sur la recherche d’un impact positif et n’existe que dans l’optique de résoudre une problématique sociale, environnementale ou sociétale de manière générale. Contrairement à l’entreprise traditionnelle qui doit son existence à la recherche de rentabilité mais qui peut, évidemment, se tourner vers l’impact. On le constate beaucoup aujourd’hui, les entreprises tentent tour à tour d’imaginer la transformation de leur modèle dans l’objectif de contribuer au bien commun ; en témoigne l’explosion des raisons d’être ces dernières années. Car, demain, les consommateurs ne plébisciteront que les entreprises à impact qui constitueront ainsi les seules entités rentables. 

Impact natives et entreprises traditionnelles : quelles synergies ?

Pour certaines entreprises, la recherche de l’impact peut par exemple passer par l’intégration d’une entreprise Impact Native, souvent startup, au cœur de leur modèle. L’association de ces deux entités très différentes est source de nombreuses synergies. 

L’entreprise Impact Native, intégrée pour sa vision progressiste, apporte un ensemble de valeurs humanistes et une vision spécifique du rôle de l’entreprise dans la société, notamment sur la question de l’impact. Par ce biais, elle permet d’ouvrir l’entreprise traditionnelle sur ces sujets et de la former, de former l’ensemble des collaborateurs, à ces enjeux qui lui sont familiers. Enfin, elle aide à transformer l’appréciation des risques afin d’intégrer de nouveaux éléments dans le développement et la prise de décision de l’entreprise traditionnelle tels que les risques climatiques et environnementaux. Globalement, l’entreprise Impact Native offre un cadre propice au développement de solutions pour engager l’ensemble du groupe qu’elle intègre. 

De son côté, l’entreprise traditionnelle, si elle s’inspire de l’entreprise Impact Native, promet également beaucoup en retour. Une meilleure structuration, une force financière ainsi qu’une capacité d’analyse puissante et plus pérenne offrent un cadre sécurisant dans lequel l’entreprise impact native, souvent start up, peut se développer pleinement. 

Quelques conseils pour l’intégration efficace d’une entreprise impact native

  • Former et informer les collaborateurs

Qu’il s’agisse des collaborateurs de l’une ou de l’autre, le choc culturel peut être fort et peut engendrer une résistance nuisant au bon fonctionnement de la relation entre les deux entités. Et d’autant plus s’ils n’ont pas conscience des synergies existant entre elles. Il est ainsi important de leur faire comprendre l’origine et l’objectif de cette intégration afin de les sensibiliser et les embarquer dans l’aventure en les informant et en les formant. 

  • Se doter d’un centre d’innovation

Face à de nouvelles valeurs intégrées directement au cœur de son modèle grâce à l’entreprise impact native, l’entreprise traditionnelle doit s’en emparer et tendre vers l’intégration de ces valeurs au sein de ses activités, de ses décisions, de son développement. Le centre d’innovation agit ainsi comme un incubateur de ces valeurs pour que l’entreprise se les approprie au mieux et puisse les appliquer à l’ensemble du groupe. 

  • Former une équipe dédiée à l’intégration

En tant que projet de grande envergure, l’intégration d’une entreprise impact native nécessite la mise en place d’une équipe externe dédiée afin de réfléchir, au quotidien, aux meilleures façons d’intégrer la start up et permettre à chacun d’en tirer profit. 

  • Chercher les synergies en amont du projet

En se questionnant sur les synergies en amont de l’intégration, les deux entités comprennent les besoins et attentes de chacune. Pour que la relation soit effective, les apports mutuels doivent être compris. Cela permet d’éviter certaines dérives : que l’entreprise traditionnelle ne se contente pas de presser au maximum la start up, et que celle-ci n’attende pas seulement une aide pour se développer rapidement.

L’intégration d’une entreprise impact native au sein d’une entreprise traditionnelle, si elle est bien préparée et conduite, apporte un ensemble de synergies qui bénéficient à tout un écosystème. La recherche de l’impact, à la base de ce type de projets, gagne en efficacité. Sa mesure reste cependant indispensable et doit constamment orienter le développement de l’entreprise.