Artelia : « Entreprise et Progrès est un think tank orienté vers les solutions »
Rencontre avec Catherine Baldassarre, DRH adjointe, et Thierry Lassalle, DRH groupe Artelia pour une interview remplie de progrès.
- Interview
« Créer des solutions pour une vie positive » est la raison d’être d’Artelia. Pourriez-vous la commenter ? Quelle est votre singularité par rapport à vos concurrents ?
Chaque mot de la raison d’être du groupe Artelia a été pensé avec beaucoup d’attention et de réflexion, non pas par une agence de communication mais par une centaine de nos cadres.
- Créer : Artelia est avant tout un concepteur ;
- Des Solutions : Artelia exerce un métier opérationnel d’ingénierie au service de ses clients et des usagers;
- Pour une vie positive : Artelia contribue au progrès environnemental et sociétal.
Notre identité forte et notre volonté d’indépendance se traduisent par notre liberté de penser ; une vraie volonté de garder la maîtrise de notre destin qui se concrétise au travers de notre modèle d’actionnariat salariés. C’est aussi cela qui définit notre singularité.
En outre, notre raison d’être résonne étroitement avec notre marque employeur dont la signature est « Engineering at heart ». Cœur, passion, engagement se reflètent à travers l’ensemble de nos projets partout dans le monde… qui contribuent à une vie positive. CQFD !
Mobilité, eau, énergie, bâtiment, industrie : les domaines d’intervention d’Artelia sont vastes. Comment vos 8 900 collaborateurs peuvent-ils embrasser autant de projets (28 000 en cours) ?
La création d’Artelia résulte de la fusion de plusieurs sociétés qui agissaient dans différents secteurs : eau, énergie, bâtiment, mobilité…
Nous développons des offres innovantes sur mesure pour nos clients, imaginées à partir des compétences et aspirations de nos collaborateurs, dont la grande majorité (85 %) sont des ingénieurs. D’ailleurs, nous avons fait le choix de privilégier une cartographie de compétences plutôt que des fiches de poste afin d’ouvrir le champ des possibles en corrélation avec la diversité des expériences des collaborateurs plutôt qu’en réduisant leur profil à un descriptif figé. Le fait de travailler sur des projets de taille et de budget très divers apporte une certaine flexibilité au sein de notre groupe et explique notre champ d’actions assez vaste.
Un modèle actionnarial tel que le vôtre où la totalité du capital est détenue par les salariés d’Artelia impacte-t-il la vision de la performance économique vs la performance humaine?
Le modèle actionnarial influence forcément beaucoup de choses et permet de prendre des décisions choisies par les collaborateurs et prises avec les différents organes de gouvernance de l’entreprise ; le tout reposant sur une vision de long-terme. Nos actionnaires sont des salariés en activité. Pour nous c’est un point fondamental car chaque actionnaire doit avoir une vision opérationnelle et être très connecté avec la réalité. L’innovation se niche partout et notamment sur le plan social en lien avec notre modèle entrepreneurial. Pour illustrer nos propos, nous pouvons citer notre accord triennal sur les salaires ou encore un indicateur du partage de la valeur mis en place depuis -5 ans au sein de notre Groupe.
Vous avec créé la Fondation Artelia. En quoi cette fondation d’entreprise est importante pour vous ?
La Fondation d’entreprise a été créée par l’un des anciens présidents d’Artelia avec comme objet philanthropique le développement humanitaire. Compte tenu de notre cœur d’activité, nous avons un devoir de redistribution en eau et énergie envers les populations les plus vulnérables. Cet axe humanitaire s’est construit autour du congé solidaire où les collaborateurs offraient une partie de leurs congés et leurs compétences pour mener une action solidaire auprès des populations les plus fragiles ; l’entreprise payait en contrepartie le voyage et les dépenses liées au séjour sur place. Aujourd’hui, nous avons élargi notre champ d’accompagnement également grâce au mécénat de compétences et sur des projets en lien avec le développement durable. L’évolution fait partie de l’ADN de notre fondation.
S’adapter est un impératif auquel chacun est confronté : comment, en qualité de DRH et DRH adjointe, accompagnez-vous les transformations dans un groupe international en pleine expansion tel que le vôtre ?
Chez Artelia, cela bouge tout le temps. Nous essayons de concilier passé, présent et avenir, avec toujours un fort niveau d’exigence. Pour ce faire, la formation accompagne les transformations en lien avec les enjeux du groupe. Nous sommes proches d’une entreprise à mission et notre mission c’est de sauver le monde. Ce sont assurément les ingénieurs qui endossent cette responsabilité en imaginant des solutions pour faire face aux grands défis de l’humanité : dérèglement climatique, hausse du niveau de la mer, traitements des déchets, stress hydrique… Notre groupe a pour mission d’accompagner ses clients dans leurs transformations à l’heure où le monde moderne connait de fortes perturbations. Un vrai challenge !
Pourquoi être membre d’Entreprise et Progrès ?
Pour plusieurs raisons en réalité : rencontrer des personnes qui essayent de prendre de la hauteur par rapport à leur job et à leurs missions, dessiner l’entreprise dont on rêve, avoir un coup d’avance et l’ambition de faire des choses différentes. Nous apprécions énormément qu’Entreprise et Progrès soit un think tank orienté vers les solutions et prend position.
Dans Entreprise et Progrès, il y a progrès. Que signifie le progrès pour vous ?
Catherine Baldassare : Sortir de sa zone de confort, faire un pas de côté pour regarder les choses de façon différente en cherchant à faire mieux, faire avancer un sujet, une cause.
Thierry Lassalle : Le progrès, c’est le croisement des points de vue. Et même si au sein d’E&P, on a une tendance à se réunir entre pairs « qui se ressemble s’assemble », nous nous efforçons de prendre en compte d’autres points de vue, d’autres cultures. Le progrès nécessite que l’on soit progressiste et divers.
La thématique des vulnérabilités est au cœur des réflexions d’Entreprise et Progrès : qu’est-ce que cela vous évoque ?
Thierry Lassalle: Le champ d’exploration des vulnérabilités est immense : économique, social, environnemental, numérique…. Parce que toute entreprise fait face à ses propres vulnérabilités, Artelia dresse annuellement une cartographie de ses risques. Toutefois, si je ne devais conserver qu’un domaine, je retiendrais celui des vulnérabilités sociales. Faire attention à la personne vulnérable socialement, statutairement, c’est à mon sens le rôle d’une entreprise progressiste car personne ne doit être laissée au bord du chemin.
Catherine Baldassare: le premier mot qui me vient, c’est la notion de fragilité. Au départ le mot partait de l’humain et le terme de vulnérabilité a été transposé à quelque chose de plus large notamment en lien avec les territoires. Même si les deux interagissent, pour moi l’humain reste au centre, à la fois en tant qu’acteur mais aussi en tant que sujet ou victime des fragilités d’un territoire.
Propos recueillis par Ariane Benard
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