Restaurons la confiance entre les jeunes et les entreprises
Si la crise sanitaire et économique sans précédent que nous sommes en train de vivre a mis en lumière une chose, c’est bien qu’il est temps de réinventer notre monde, et en particulier notre monde économique.
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Une tribune précédemment publiée dans Les Echos par Marion Darrieutort et Antoine Lemarchand, co-présidents d’Entreprise & Progrès.
Les jeunes ne croient plus au modèle traditionnel de management, trop en décalage avec leurs générations, écrivent les auteurs. Un enjeu crucial pour les grandes entreprises.
Si la crise sanitaire et économique sans précédent que nous sommes en train de vivre a mis en lumière une chose, c’est bien qu’il est temps de réinventer notre monde, et en particulier notre monde économique. Ce dernier fait face, en effet, à une crise de confiance sans précédent. En France, selon le Baromètre annuel Elan Edelman, près d’un citoyen sur deux seulement dit avoir confiance dans les entreprises. Ils sont 69% à estimer que le capitalisme fait même plus de mal que de bien. Quand on leur demande le premier mot que leur évoque l’entreprise, ils répondent “méfiance”, selon un sondage Elabe. L’image de l’entreprise est bien terne, surtout pour les grandes entreprises. Et pour cause : beaucoup ont failli à leur rôle dans la construction du bien commun. Trop longtemps elles ont oublié le juste partage de la valeur, la prise en compte de leurs externalités sociales ou écologiques, le dialogue avec la société, les territoires. Elles ont rompu le lien.
Cette défiance, on la retrouve en particulier chez les jeunes. À l’image des 30 000 étudiants du collectif Pour un Réveil Écologique, ils sont nombreux à s’engager pour réclamer une transformation profonde du modèle de l’entreprise. Ils veulent des entreprises qui contribuent à l’intérêt général. Ils ne croient plus au modèle traditionnel de management, trop en décalage avec leurs générations. Ils ne se voient plus travailler avec elles : 62% des jeunes ne veulent plus travailler dans un grand groupe, selon un sondage Jam Trends publié en février dernier.
Et c’est là un problème crucial pour la société française : comment les entreprises peuvent-elles être un moteur de progrès si les jeunes générations n’ont plus l’envie de transformer le monde avec elles ? Comment pourra-t-on, demain, créer de la valeur, innover et accompagner la transition écologique et sociale sans l’engagement, la créativité et l’enthousiasme des jeunes générations ? Il est temps de restaurer la confiance des jeunes envers l’entreprise, afin de fonder ensemble le monde de demain.
Nous, Entreprise et Progrès, au nom de toutes les entreprises qui veulent contribuer au bien commun, voulons dire aux jeunes que les entreprises ne sont pas que les organisations cyniques à la recherche du profit perpétuel que l’on dépeint parfois. Elles sont aussi au coeur de l’intérêt général : elles créent de la valeur, pensent au progrès, inventent des solutions. Elles sont des structures composées de femmes et d’hommes engagés, passionnés.
Nous voulons dire aux jeunes que les entreprises ont à coeur d’accompagner la transition vers un monde plus juste, plus écologique. RSE, innovation positive, éco-conception, économie circulaire : nous avons les outils pour nous transformer. Depuis la Loi PACTE relative à la transformation des entreprises, et l’avènement de la Raison d’Être, nombreuses sont les entreprises qui veulent s’engager, en inscrivant officiellement dans leurs statuts le sens de leur activité. Il faut aller plus loin, bien sûr, mais le changement est possible, si chacun de nous s’engage.
Nous voulons leur dire, même aux plus jeunes d’entre eux, que les entreprises sont prêtes à s’investir pour restaurer la confiance. Ainsi, nous voulons faire évoluer le stage de 3ème et en faire l’occasion pour les plus jeunes et pour les entreprises de se redécouvrir autour de la Raison d’Être, de la recherche de l’impact positif. Nous voulons profiter de ce stage pour montrer à chaque élève, comment l’entreprise fabrique ses produits, mesure son impact, et innove pour inventer des modèles plus positifs. Chaque élève sera alors un “reporter de la Raison d’Être” de l’entreprise, qui pourra voir et comprendre la Raison d’Être de l’entreprise à travers ses impacts.
Il s’agit de recréer du lien, mais aussi de se challenger et de continuer à avancer, ensemble. La société a besoin d’entreprises qui construisent le bien commun, et ces entreprises ont besoin de renouer la confiance avec les jeunes qui seront les citoyens et dirigeants du monde de demain. Nous l’avons compris. Nous sommes prêts à nous engager sur ce chemin et nous appelons toutes les entreprises à nous suivre, pour l’avenir.
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