Maximiser l’impact de son entreprise : au-delà des mots… de quoi parle-t-on concrètement ?
Longtemps oubliée du vocabulaire courant, la notion d’impact est revenue en flèche ces dernières années dans la sphère médiatique, politique, académique et économique. En cause ? Les crises sociales, environnementales et sanitaires dont l’ensemble de la société a désormais pris conscience. Pour viser un meilleur progrès social, économique et environnemental, apporter des solutions est plus […]
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Longtemps oubliée du vocabulaire courant, la notion d’impact est revenue en flèche ces dernières années dans la sphère médiatique, politique, académique et économique. En cause ? Les crises sociales, environnementales et sanitaires dont l’ensemble de la société a désormais pris conscience. Pour viser un meilleur progrès social, économique et environnemental, apporter des solutions est plus que jamais une nécessité.
En tant que trait d’union entre responsables d’entreprises et institutionnels, politiques, académiques, et experts thématiques, Entreprise et Progrès souhaite livrer des clés de compréhension et d’actions riches et multiples aux dirigeants, afin de leur permettre de trouver l’inspiration et l’énergie nécessaires pour avancer concrètement dans leurs réflexions et décisions sur ce sujet. C’est dans cette optique que l’association lançait fin mars son chantier : “L’impact en actes, pour maximiser l’impact positif de son entreprise et passer de l’intention à l’action”, présidé par Sylvie Borias, CSR et Corporate Communication Director du Groupe Bel et vice-présidente d’Entreprise et Progrès, Vincent Perrotin, Directeur RSE et Secrétaire du Comité des parties prenantes de la FDJ, avec le soutien de Christine Durroux, senior partner chez Kea & Partners et vice-présidente d’Entreprise et Progrès, en partenariat avec le Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D).
Retour sur le premier atelier du 29 mars 2021, “Maximiser l’impact de son entreprise : au-delà des mots… de quoi parle-t-on concrètement ?”, où Bertrand Badré, CEO de Blue like an orange et Sébastien Missoffe, vice president & managing director France de Google, ont pu poser et illustrer cette notion d’impact auprès des participants.
Qu’est ce que l’impact quand on parle d’entreprise ?
Dans la période charnière que nous sommes en train de vivre, la remise en question de nos modes de vie, de consommation, de production, impactent grandement l’entreprise. La crise sanitaire, mais aussi les transformations écologiques, sociales et culturelles qui s’annoncent, amènent les entreprises à se réinventer, à se repenser. Dans ce contexte, le sujet de l’impact prend tout son sens. Confrontées à ces nouvelles obligations, les entreprises doivent réinterroger leur « raison d’être », à savoir le sens qu’elles entendent donner, avec leurs parties prenantes, à leurs activités dans le but d’avoir un impact positif sur le monde.
L’impact représente alors la “transformation positive ou négative de l’activité d’une entreprise sur une cible” (Les Horizons). Concrètement, il s’agit des externalités positives ou négatives dégagées par une entreprise. À l’origine recentrée sur l’objectif principal et unique de faire du profit, l’entreprise s’est construite autour d’un système basé sur des normes comptables, des obligations fiduciaires, une rémunération spécifique, des agences de notation, etc.
Aujourd’hui, de plus en plus, on se rend compte que ce système connaît ses limites puisqu’il ne prend pas en compte la notion d’impact. En effet, il n’inclut pas naturellement les dimensions environnementales, sociales et sociétales dans la mesure de l’utilité d’une entreprise. Celles-ci n’ont pas de “prix” et ne peuvent donc pas directement être prises en compte dans ce système financier. Or, les entreprises n’ont d’autre choix que de suivre ce système et ses normes.
De la maximisation du profit à la maximisation de l’impact
Le système fondé sur la maximisation du profit, tel qu’il est aujourd’hui, ne récompense pas directement les initiatives à impact positif. S’il est évidemment indispensable, le profit doit cependant surtout constituer un résultat et non une fin en soi.
Pour cela, les entreprises peuvent commencer par agir directement au sein de leur structure en amorçant une réflexion interne permettant de questionner leur rôle. Le but sera ici de penser les audiences sur lesquelles les entreprises souhaitent avoir un impact. Il peut s’agir des collaborateurs, pour qui l’entreprise souhaite insuffler du sens et les aider à se développer, des utilisateurs et consommateurs, auprès desquels l’entreprise pourrait mettre à disposition des solutions à impact, ou encore de son écosystème de façon générale avec notamment la question de l’environnement. La difficulté principale réside ici dans l’atteinte d’un équilibre entre ces trois audiences.
Le chemin vers l’impact positif implique une prise de risque puisqu’il nécessite que l’organisation ose se réinventer. Cette prise de risque peut d’ailleurs s’avérer largement récompensée puisque le modèle d’entreprise à impact positif permet d’allier engagement et performance financière.
À quelle échelle l’entreprise doit-elle envisager l’impact ?
Si le débat sur l’impact des entreprises et la volonté de le maximiser existent bel et bien aujourd’hui, il n’en constitue pas moins pour autant un sujet compliqué à mettre en place. Comment l’entreprise peut-elle envisager la maximisation de son impact positif ? Doit-elle prendre en compte l’échelle européenne, occidentale ou mondiale ?
À l’échelle européenne, la question de la maximisation de l’impact des entreprises semble être en bonne voie, à l’instar des discussions autour de la taxonomie verte permettant de développer de nouvelles normes prenant en compte cet impact. Les entreprises peuvent ainsi commencer par se focaliser sur cette échelle. Sur le plan mondial, le débat se complexifie puisque l’aspect culturel entre en jeu. Les normes sociales pouvant s’opposer diamétralement d’une région du monde à une autre, il semble difficile d’imposer une norme plutôt qu’une autre pour l’ensemble des entreprises du monde. Peut-on cependant espérer un jour aller collectivement dans la même direction malgré ces limites ? La question mérite d’être posée et ne pourra trouver réponse dans l’immédiat.
La responsabilité de l’entreprise repose ici sur une certaine autonomie. Cependant, il est également important de prendre en compte le grand potentiel de la mutualisation des forces. La co-construction et l’échange entre entreprises constituent en effet les clés d’une maximisation efficace de l’impact.
La notion d’impact, si elle fait largement partie du débat sur le rôle des entreprises aujourd’hui, nécessite cependant d’être définie et cadrée. Pour maximiser leur impact, les entreprises doivent repousser leurs limites au-delà des normes existantes et faire jouer la co-construction et l’intelligence collective. C’est ce que propose Entreprise et Progrès au travers ce chantier et des différents ateliers qui le composent. Rendez-vous le 4 mai pour le prochain atelier sur l’impact environnemental !
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