Fausto Rotelli, Directeur de la communication corporate, des affaires publiques & RSE – Groupe Ferrero
Explorez les valeurs et l’engagement de notre membre, le Groupe Ferrero. Dans cette interview, Fausto Rotelli explique comment l’innovation, la durabilité et la responsabilité sociétale sont au cœur de sa philosophie, façonnant un modèle d’entreprise où le progrès et l’humanité se conjuguent pour un impact positif sur la société et l’environnement.
- Interview
Pourquoi le Groupe Ferrero est-il membre d’Entreprise et Progrès ?
Dans Entreprise et Progrès, il y a le mot progrès. Le progrès est vraiment dans les gènes de notre groupe puisque Ferrero est né autour d’une innovation : la création du marché de la pâte à tartiner. Nous n’avons jamais copié mais toujours innové.
Placer l’humain au cœur de l’entreprise, c’est ce à quoi s’attache Ferrero depuis sa création il y a 75 ans. Et même au-delà de l’entreprise puisque Ferrero a toujours eu à cœur de prendre en compte tout un écosystème local. La volonté de donner se perpétue, partout où le Groupe s’implante : ainsi, dans le Piémont, à Alba, la famille Ferrero, à travers sa Fondation, a beaucoup apporté à la ville ou encore en Normandie, où le Groupe a fait en sorte lors de son installation que les ouvriers employés dans le secteur du textile, à l’époque en pleine crise, soient conservés dans les effectifs.
Comment définissez-vous le progrès ?
Le progrès, c’est la capacité d’innover, d’aller de l’avant mais c’est aussi ce qui fait la richesse d’une entreprise aujourd’hui. Et la vraie richesse de l’entreprise, ce n’est pas une valeur financière, ce ne sont pas des ressources techniques, c’est vraiment l’humain, source d’impulsion nouvelle pour une organisation. Le progrès, c’est aussi la capacité d’ouverture, l’intérêt porté au monde qui nous entoure et faire en sorte de contribuer de façon positive à la société civile.
« We Care for the Better » est votre signature. Alors que Ferrero a souvent été décrié, voire boycotté par le passé en raison de son impact sur la déforestation dans certaines régions du monde, pourriez-vous nous éclairer sur vos actions en termes de durabilité ? En quoi êtes-vous aujourd’hui une entreprise responsable ?
Qu’une grande marque comme la nôtre soit interpellée, cela n’a rien d’étonnant. Notre caractère familial fait que notre horizon temporel n’est pas le même qu’une entreprise classique et cotée. Ainsi nous disposons d’une certaine forme de luxe, « le temps » pour mettre en place des actions de fond.
Quand la question sur l’huile de palme s’est légitimement posée, nous travaillions depuis plusieurs années déjà sur la durabilité et notamment au meilleur moyen pour lutter contre la déforestation. Pour tendre vers celle-ci, nous nous sommes attachés à assurer la traçabilité. Nous avons en ce sens entrepris un travail titanesque et depuis 2015, nous connaissons parfaitement les moulins auprès desquels nous achetons l’huile de palme. Une fois les zones de production connues, elles peuvent être surveillées. Pour ce faire, les zones où nous achetons cette matière première, soit environ 1,3 million d’hectares dans le monde, sont surveillées par satellite. En cas de non-application de pratiques conformes à nos principes, les liens avec nos partenaires sont rompus. Tous les 6 mois, par souci de transparence, nous publions sur notre site internet la liste exhaustive de nos fournisseurs.
Vous l’aurez compris : le « Nutella bashing » nous a donc conduit à progresser. Et d’ailleurs fin 2021, le WWF a reconnu l’approche de Ferrero en matière d’approvisionnement responsable en huile de palme : une véritable reconnaissance soulignant nos engagements et nos actions à aller au-delà des normes de certification déjà élevées. Preuve que notre signature « We Care for the better » n’est pas galvaudée.
Quelle est votre contribution sociétale en France ?
Travailler avec des fournisseurs locaux, construire avec eux une relation sur un temps long, veiller à leur prospérité sont des façons d’exprimer notre responsabilité sociétale. D’autres actions à l’instar des donations de produits que nous faisons régulièrement, des soutiens financiers à différentes associations, démontrent également notre contribution envers la société.
En tant que producteur de confiseries, nous avons également une responsabilité en matière d’éducation alimentaire et travaillons depuis 2006 avec une association sur le programme « Vivons en forme » pour transmettre aux familles les bases d’une alimentation variée et équilibrée. Plus de 750 000 personnes ont été accompagnées à date.
Nous menons aussi en collaboration avec 3 fédérations sportives des journées portes ouvertes permettant chaque année à 500 000 enfants d’être sensibilisés aux bienfaits du sport. Cela fait d’autant plus de sens en 2024, qui a été décrétée par le Président de la République année de la Grande Cause nationale pour la pratique du sport pour tous, et ce sera l’occasion pour nous de soutenir encore plus l’accès au sport avec de nouvelles actions. Enfin, à l’intérieur de l’entreprise, nos salariés mènent des actions de mentorat auprès de multiples associations. Une journée solidaire a été mise en place en juin, au cours de laquelle tous les salariés qui le souhaitent ne vont pas travailler ce jour-là et s’investissent auprès des associations.
La logique de rentabilité financière semble avoir mis en péril l’engagement en entreprise. En tant que dirigeant, comment cultivez-vous le goût au travail auprès de vos salariés ? Quelles sont les bonnes pratiques managériales pour concilier performance économique et performance sociale selon vous ?
Cultiver le goût au travail, cela commence par prendre soin de notre plus belle richesse : nos collaborateurs. Nos valeurs familiales guident l’ensemble de nos actions et de nos engagements. Nous avons peu de turnover par rapport à nos concurrents ; les salariés sont attachés à Ferrero. Comme évoqué précédemment, en tant qu’entreprise familiale notre rapport au temps n’est pas le même et incontestablement, cela a des répercussions positives sur notre façon de manager et sur le climat social. Parmi nos pratiques, citons la possibilité donnée à nos salariés de déjeuner le mercredi avec leurs enfants à la cantine d’entreprise ou encore les bilans médicaux offerts au-delà de 45 ans à l’ensemble de nos collaborateurs…
L’Entreprise fraternelle est au cœur des réflexions d’Entreprise et Progrès : qu’est-ce que cela vous évoque ?
L’adjectif « fraternel » signifie ce qui se rapporte aux sœurs et aux frères. On parle de fratrie, donc cela rejoint la dimension familiale, véritable ADN du Groupe Ferrero. Être une entreprise fraternelle, c’est aller au-delà d’une simple relation contractuelle avec toutes nos parties prenantes.
Propos recueillis par Ariane Benard
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